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Nardoa du 26 au 29 mai 2022
Saint Malo-Chausey-Jersey-Les Hesbiens-Saint Malo
Equipage : Blandine, Isabelle, Nathalie, Vincent et Laurent (Chef de bord)
Parmi tous les facteurs qui interviennent lorsqu’on envisage une navigation, il en est un qui prime tous les autres, dicte sa loi à tout l’équipage y compris au chef de bord, surtout le chef de bord, c’est le principe de Sécurité. Il ne se discute même pas et s’impose lors de toute prise de décision. La seule discussion à son sujet concerne les moyens de le renforcer et de l’améliorer. Point.
Viennent ensuite les facteurs dits « secondaires », comme la météo, les vents, la mer et ses marées, les courants, le type et les capacités du bateau, l’âge du capitaine, etc…etc…
Pour ma part, j’accorde une grande importance au « Désir » ou plus exactement aux « Desirs » car il y en a –en pricipe- exactement autant que de membres d’équipage tant dans l’objet de ce désir que dans son expression. Il est important pour le chef de bord de tous les prendre en compte pour aboutir à ce « Désir Commun » ou, plutôt que commun qui signifie aussi vulgaire, ce « Désir collectif » qui sera sinon le but en tout cas le chemin emprunté lors de cette navigation.
Un obstacle majeur pourra s’interposer sur la route de ce « Désir » : La Raison . Autre face indissociable de la médaille du désir, elle entrave souvent ce dernier par sa liste d’interdits, de « on ne peut pas… », « il n’est pas raisonnable de … », « on ne devrait pas … ». C’est de ce compromis que naissent les décisions car la Raison sans Désir est vaine et inutile et le Désir sans Raison est dangereux voire périlleux.
Vient le moment du choix, de la décision.
Choisir et Décider sont deux actes bien différents.
Le premier s’exerce entre diverses options identifiées, pertinentes dont il faut extraire la meilleure dans un objectif lui aussi identifié.
Décider c’est autre chose. On manque d’informations et de certitudes. Choisir c’est agir en sachant, Décider c’est souvent agir en ne sachant pas. La bonne décision est alors souvent celle que l’on prend, juste parce qu’on l’a prise malgré la part d’incertitude ou de risque qu’elle comporte et on ne sait qu’après que c’était la bonne.
« Choisir c’est renoncer » ce qui en fait la difficulté,
« Décider c’est risquer », ce qui en fait la difficulté.
Ce sont ce genre d’idées qui peuvent nous accompagner à la barre ou sur la banquette de cockpit d’un bateau à peine bercé par une petite houle et une brise légère alors que nous faisons route, au moteur, plein vent de face vers la destination que nous a dicté notre désir, à l’encontre des principes les plus élémentaires de la navigation à la voile, simplement mus par l’envie de(re)découvrir un rivage et un port trop longtemps ignorés, en l’occurrence St Helier – Jersey, escale désirée par tous lors de notre périple en mer de 4 jours, au départ de Saint Malo, à l’occasion de ce beau w-e de l’ascension.
Une fois encore – n’en déplaise aux « pères la Morale» - nous serons triplement récompensés d’avoir su écouter notre Désir. D’abord sous la forme de ce banc de dauphins qui nous fera une royale escorte en ce w-e de Jubilé de Sa Majesté pendant les derniers miles précédant notre arrivée à Jersey, dans le soleil couchant. Puis sous la forme de cette soirée magique au pub et de la matinée ensoleillée qui suivra à se balader dans ce décor toujours exotique que sont les rues animées et multicolores de St Hélier. Et enfin sous la forme d’un magnifique bord au portant entre Jersey et le mouillage face à la grande plage des Hesbiens, parachevant une authentique vraie et magnifique journée de navigation à la voile.
Si l’on ajoute le mouillage à Chausey du 1er jour avec sa balade à terre (mais sans soupe de moule …) tout l’équipage gardera un souvenir émerveillé de cette sortie en mer, ce qui est la devise non écrite mais (quasiment) toujours respectée de CCF !
